Emmanuel Persillier-Lachapelle (1848-1918),
Montréal, 1880, Notman & Sandham.
Musée McCord, Montréal.II-59274.1.

Emmanuel Persillier-Lachapelle

La médecine comme action sociale

Emmanuel Persillier-Lachapelle est reçu médecin en 1869. En 1871, avec un groupe de collègues, il met sur pied la Société médicale de Montréal et participe à la revue l’Union médicale du Canada. Professeur à l’École de médecine et de chirurgie de Montréal dès 1876, il va enseigner à la nouvelle succursale de l’Université Laval à Montréal en 1878, où il sera doyen de 1908 jusqu’à son décès en 1918.

Docteur Lachapelle est le maître d’œuvre derrière la fondation de l’Hôpital Notre-Dame de Montréal. Logeant dans les anciens locaux de l’Hôtel Donegana, l’hôpital est constitué en corporation laïque dirigée par des médecins, une innovation à l’époque. À son ouverture le 27 juillet 1880, il peut accueillir 50 lits. Le nouvel hôpital de la rue Notre-Dame répond aux besoins de la faculté de médecine de l’Université Laval à Montréal : il permet d’accéder à un établissement où un enseignement clinique est donné aux étudiants. Dès le départ, docteur Lachapelle assigne également une fonction de santé publique à l’institution, afin de répondre aux besoins croissants de la population canadienne-française de Montréal.

Emmanuel Persillier-Lachapelle militera toute sa vie en matière de prévention et de santé publique. Leader du mouvement hygiéniste, il est président du Conseil d’hygiène de la province de Québec de 1887 à sa mort. Il est convaincu de l’importance scientifique et sociale de la bactériologie. En 1902, il fonde, avec d’autres médecins, la Ligue antituberculeuse de Montréal où il intervient dans le dossier de l’assainissement du lait. En 1909, il préside la Commission royale d’enquête sur la tuberculose, chargée de trouver des moyens d’enrayer cette maladie. Enfin, entre 1910 et 1914, le docteur Lachapelle siège comme membre élu au Bureau des commissaires de la Ville de Montréal afin d’améliorer la gestion du Bureau de santé.

Ancien hôpital Notre-Dame, rue Notre-Dame, au début du 20e siècle. Photographie: Edgar Gariépy.

Archives de la Ville de Montréal. BM42,SY,SS1,P1038.

 « On doit [accomplir] la diffusion des préceptes d’hygiène moderne et [répandre] dans toutes les classes la connaissance des conditions de propagation des maladies transmissibles. »

Emmanuel Persillier-Lachapelle