Véronique Leduc, 2012. ©katiagosselin@hotmail.com.
Véronique Leduc pose dans le cadre du projet
MobilisationS, mettant de l’avant son appareil
auditif. Les photographes de MobilisationS se sont inspirés
de l’intervention Inside Out menée par des photographes
tunisiens qui, en 2011, se sont réapproprié l’espace public
en placardant des portraits de citoyennes et de citoyens dans la ville.

Véronique Leduc

Déjouer les normes, favoriser la justice sociale

Menant de front action et réflexion, Véronique Leduc est particulièrement engagée auprès des populations marginalisées. À titre de présidente de Stella de 2009 à 2013, elle participe à la mission de l’organisme : défendre les droits des travailleuses et des travailleurs du sexe et aider à l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

L’engagement de Véronique Leduc prend racine dans son implication active dans le mouvement étudiant, principalement au collège de Maisonneuve où elle a été coordonnatrice de l’association étudiante. Inspirée par diverses rencontres dans le cadre d’un voyage en Europe de l’Est, Véronique Leduc réalise que c’est par l’arrimage entre l’artistique et le politique qu’elle souhaite poursuivre son engagement. C’est dans cette perspective, qu’à son retour en 2003, elle intègre le collectif Les Lucioles. Ce groupe de jeunes vidéastes amateurs s’approprie l’art de la vidéo afin d’aborder des sujets à portée sociale. Leur slogan : Ce que la télé n’osera jamais diffuser. Avec d’autres, elle s’implique un peu plus tard dans le collectif Les Panthères roses, un groupe queer radical qui remet en question l’hétéronormativité, c’est-à-dire une domination des normes hétérosexuelles et, par le fait même, l’organisation sociale qu’elle implique. Par leurs interventions, le groupe tend à mettre en lumière une autre vision des rapports sociaux de genres et  vise à « ébranler des systèmes de pouvoir ».

Actuellement professeure au département de communication sociale et publique à l’UQÀM, Véronique Leduc consacre ses recherches à la communauté sourde. Elle-même sourde oraliste, elle désire entreprendre une réflexion et des actions revendicatrices au regard de ces questions. En 2021, elle reçoit la Médaille du service méritoire, remise par la gouverneure générale du Canada, pour souligner son combat contre l’exclusion sociale ainsi que son travail à titre de première professeure d’université sourde au Québec.

Carte postale Harper a tord.

Alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) du sexe.
Crédit : Marie-Claude Charlebois.

L’Alliance féministe solidaire pour les droits des travailleuses(rs) (AFS) du sexe regroupe plusieurs membres individuels et organisationnels, dont fait partie l’organisme Stella. L’AFS vise à rendre visible sur la place publique la solidarité entre plusieurs acteurs qui dénoncent la criminalisation du travail du sexe. Elle a, entre autres, mis sur pied une campagne de cartes postales ciblant le gouvernement fédéral.

ConStellation, édition Droits Humains, no 18, automne 2012.

Direction artistique et design: Marie-Claude Charlebois / illustration: Elitza Koroueva, Stella.

ConStellation est un magazine réalisé depuis 1996 par et pour les travailleuses du sexe et ex-travailleuses du sexe. Outil d’information et d’expression, la publication aborde une diversité de sujets : récits de vie, conseils pratiques, articles sur des sujets d’actualité, poésie, présentation des projets et des services de Stella, etc.

Journée internationale de lutte contre la violence faite aux travailleuses du sexe, 17 décembre 2010.

Stella.

Maryline Hudon, Véronique Leduc et Émilie Laliberté, respectivement agente de liaison, présidente et directrice générale de Stella, lors de la marche des parapluies rouges, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre la violence faite aux travailleuses du sexe soulignée dans plusieurs villes autour du monde. Cette initiative a été inaugurée par des travailleuses du sexe de Venise, en Italie, qui ont choisi le parapluie rouge comme symbole de la beauté et de la capacité de résistance des travailleuses du sexe.

 

 

« Je crois profondément à la transgression, dans la mesure où on la comprend comme la capacité à aller au-delà des normes qui nous sont imposées […]. Pour moi l’engagement social doit prendre ancrage dans cette utopie profonde. »

Véronique Leduc